Au final j'ai réussi a dormir 2 heures devant le building des langues étrangère de la fac du Sichuan.

Devant les marches du bâtiment, des étudiants avaient fait brûler une chaîne de grosses bougies représentants un coeur, pour un “I love China” extrêmement populaire ces temps ci... d'abord lancé pour motiver le peuple sur les jeux olympiques, le tremblement de terre du Sichuan a catapulté ce symbole tout simple au rang d'emblème national, accompagné d'un vibrant “Wo men zai yi qi” (nous sommes tous ensemble) nouvelle devise de la Chine.

En marchant dans Chengdu vers l'université, cela sautait aux yeux que les chinois sont une vrais leçon en terme de tissu, de lien sociale solide et solidaire. Aucun conflit, aucune bagarre sur les trottoirs, les gens de tous milieux discutent et sont plutôt relax (a part ceux bloqués dans leur bagnole.)

Pendant une nuit, tout Chengdu est dehors par crainte d'un tremblement de terre, mais il règne presque une atmosphère de fête, les mines sont fatiguées, mais dans la chaleur de la nuit toute éclairée, une sensation rassurante d'être effectivement tous ensemble, dans le même bateau.

Vu les circonstances, le boulot est au ralenti en ce qui me concerne. Pas trop le moment d'aller vendre des pubs pour le magazine, et évidement, pas de concerts.

J'ai rejoint l'organisation “Sichuan Quake Relief” au moment ou elle s'est crée, au bar-restaurant-bibliotheque, le Bookworm.

Commencée a  7, 8 personnes, une bonne douzaine depuis hier, le but est d'aider les populations isolées situées dans des aires assez reculées près du séisme, et relativement délaissées de l'aide officielle.

Beaucoup a dire sur l'aide officielle, efficace, si l'ont considère qu'il faut prendre en charge la survie de plus de 5 millions de personnes, mais pas parfaite. Cette aide exclue pas mal de volonté étrangère, notamment en terme médicale. Néanmoins les dons de l'étrangers, sur tout occidentaux nous parviennent ainsi que les infos sur les lieux ou des communautés, surtout de fermiers, ne reçoivent que très peu d'aide. En fin de semaine dernière nous avons investi les premiers 27000 euros en tentes, matériels hygiénique, eau potable,,etc et location de camions pour les porter directement a ces villages.

Le fait est que leur autosuffisance alimentaire (ce sont des fermier) ne les mets pas dans la liste des “prioritaire” de l'aide humanitaire.

Il reste que leur maisons sont détruites, l'eau potable n'arrive plus, l'hygiène est un problème majeure au vu des risques d'épidémies et de la bonne santé exaspérante des moustiques.

Le premier convoie a eu lieu Samedi, et nous sommes partis a 5 camions du coté de Mianzhu, près d'un village appelé Hongbai ou vive des petites communautés de fermiers. Je suis dans ce cas assez souvent avec Chloé, l'autre française de la troupe, et French corner a nous seuls... Je suis aussi mister “Carrefour” car Carrefour nous aide aussi a avoir des denrées pas trop chères... (Je donne des cours de gratte au fiston du directeur.) Ils ont fait une donation en jouets. Je fais pas de pub, vous me connaissez...Rien a battre. Je pense que ça mérite d'être souligné, tout comme le fait que contrairement au Auchan de Chengdu, il n'ont pas doublé les prix sur les denrées dont la demande a explosée a cause du séisme.

Ce convoie de Samedi a été une journée entière en enfer... Les survivants de ces coins un peu trop plouc pour l'aide officielle n'ont pas encore eu la possibilité de récupérer leur proches toujours ensevelis.. Champs de ruines, certains quartier réduits a l'état de tas de petite briques, sans même un pan de mur encore en état.

Ces villages (en Chine “village” = 10-15000 habitants) semblent plus avoir subit un bombardement qu'un séisme.

Peu d'aide humanitaire, jamais d'étrangers et dans leur contrée, nos livraisons sont un peu des rencontres du troisième type

J'ai eu jusqu'ici tendance a me dire que tôt ou tard l'armée irait s'occuper d'eux progressivement et que notre action ne serait que provisoire.

Et puis aujourd'hui un petit hôpital nous a appelé pour dire que certain de leurs patients, victimes du séisme avaient faim et avaient besoin de vêtements. La french connection, Chloe, moi ainsi que Daisy une chinoise du Bookworm nous y rendons pour recenser leur besoins, faire des listes.

Il s'agissait d'un petit hôpital pour personnes victimes de graves brûlures. La totalité des blessés du seimes ayant des fractures, ces rares patients venant de Dujiangyan et qui ont eu la malchances d'avoir, en plus du ciel qui s'effondrait sur eux, une explosion au gaz ou un feu d'appartement, se retrouvent la, dans un hôpital trop petit pour faire partie de la liste officiel des hôpitaux susceptible de recevoir une aide alimentaire, ou des vêtements...

A cela s'ajoute que certains hôpitaux comme celui la ne sont pas sensés prendre en charge  la demi pension... la famille, les proches apportent logiquement la nourriture aux personnes hospitalisées. Bref, une bonne vingtaine de brûlés, mal nourris.. un type qui vit avec juste un slip sur lui depuis 2 semaines, et leur famille a tous, dans des camps ou en partie disparu.

Chloé semble plus a l'aise avec l'ambiance hôpital, toujours cool et maître d'elle, mais pour ma part j'ai du sortir au bout d'un quart d'heure. Le réconfort a apporter notamment a une mamie brûlée, amputée d'un bras et d'une jambe, seule, édentée et alimenté au compte ne s'apprend pas sur le tas.

Impossible néanmoins de se sentir impuissant. Nous sommes revenu le soir meme avec 50 euros de nourriture et quelques vetements. 

Merci de voir vous même comment aider en terme financier l'aide humanitaire aux ONG. Ci-dessous le site de l'assoce.

Je vais désormais tacher de concilier le boulot a Sichuan Quake Relief avec le taff susceptible de me faire vivre moi, ce qui je pense s'en ressentira sur le nombre de nouvelles que je vais envoyer.

Moi je vais bien en tout cas.. rien de perdu, et j'ai regagné définitivement l'appart de même que Bodo, qui lui a juste perdu sa copine (je veux dire, elle va bien, mais a juste reconsidéré sa demande en mariage...)

Vu les circonstances toujours, c'est marrant, mais limite on s'en tape un maximum.

Bises a tous.

Seb.

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